Lire Anne-Dauphine Julliand, c’est toujours une expérience bouleversante. Ce dernier roman-témoignage, « Ajouter de la vie aux jours », ne fait pas exception. Suivant son parcours littéraire depuis ses débuts, j’ai lu tous ses ouvrages, et à chaque fois, son témoignage me touche profondément. Elle a cette capacité rare à parler de la douleur avec une telle douceur qu’on en ressort non pas accablé, mais empli d’une émotion forte qui nous rappelle combien la vie est précieuse, même dans l’épreuve.
Comme pour chacun de ses livres, la lecture a été intense, mais aussi profondément lumineuse. 
Ce livre parle de la perte, mais surtout de la manière dont on survit après l’impensable. 
Anne-Dauphine Julliand sait de quoi elle parle. Elle a traversé l’indicible, ayant perdu trois de ses enfants. 
Pourtant, jamais son récit ne sombre dans le désespoir. Il est, au contraire, une ode à l’amour et à la résilience.
Certaines phrases résonnent longtemps après la lecture, comme celle-ci : « Je voudrais gober le temps jusqu’au jour où il fera ses 20 ans. Cet âge qu’aucun de nos enfants n’a atteint. » 
Le chapitre « Vas, vis et deviens » m’a particulièrement troublée. Peut-être parce qu’il porte en lui cette injonction difficile mais nécessaire : continuer malgré tout et alléger le poids du survivant pour le laisser s’envoler.
Bien sûr, ce n’est pas un livre léger. Il remue, il ébranle. Mais il est avant tout porteur d’espoir.
Une lecture difficile, mais précieuse. Et c’est, à chaque fois, une belle leçon de vie.

L’avez-vous lu ?

Il rejoint évidemment ma top liste de les romans coups de cœur à retrouver dans le lien cu-dessius