19 mai 2021
J'ai lu : Les Possibles de Virginie Grimaldi
Encore une pépite de Virginie Grimaldi que j´ai dévoré avec la crainte de le finir trop vite. Un vrai bonheur de parcourir ses pages pleines d’humour avec une infinie tendresse qui te fait parfois monter les larmes aux yeux.
C’est « l’histoire d’un père un peu loufoque qui déraillait un peu et qui s’est mis à dérailler beaucoup. »
Ces 373 pages racontent avant tout les liens d’amour qui unissent une fille à son père et nous rappellent combien il est important de profiter du temps présent avec ceux qu’on aime. Ainsi, l’auteur évoque délicatement le sujet de la perte de mémoire et de l’autonomie.
Dans ce récit, Juliane héberge son père après l’incendie de sa maison. La venue de Jean, personnage original et emplit d’humour cynique, va alors chambouler son quotidien et son organisation bien rodée. Jean qui a beau avoir 67 ans, a une vraie d’âme d’enfant à l’esprit complètement loufoque, mais Juliane, bien qu’habituée à ses drôleries,
ne tarde pas à comprendre qu’il y a tout de même quelque chose d’inhabituel . La cohabitation n’est pas évidente et son père commence à avoir une attitude quelque peu déroutante avec notamment la dilapidation de sa retraite dans des achats compulsifs, sa perte régulière de carte vitale....et le plus troublant : il appelle sa fille par son prénom.
Juliane doit prendre les choses en main et progressivement les rôles parents/enfants s’inversent.
« S’il ne sait pas, il ne souffre pas. C’est pour nous que c’est grave. Lui, il perd sa carte Vitale. Nous, notre père. »
« Mon père me manque alors qu’il est encore là. »
Bien que le sujet abordé soit grave et même douloureux, le rire empreint d’ironie donne une certaine légèreté à l’histoire. La musique est également omniprésente dans ces pages telle une bande son qui accompagne le lecteur jusqu’à la fin.
C’est frais, c’est drôle et ça se lit tout seul.
J’ai en effet bien ri suite à aux échanges de Jean avec le voisin, 'Monsieur Colin’; la repartie et ses sarcasmes avec ses « réflexions acides » étant un pur délice à lire.
Dans ces pages, j’ai également découvert ce qu’étaient l’anosognosie, la dysphagie et l’hyperphagie. Toujours bon d’enrichir son vocabulaire et de se coucher moins bête ;)
Mais là tout de suite en refermant ce livre, j’ai envie d’appeler mon père.
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